"L’un de vous (Bulgroz) a signalé, ce mercredi, le commentaire du sénateur Jean-Luc Mélenchon sur la mort d’Alexandre Soljenitsyne. J’y reviens, tant ses critiques, au-delà de la personnalité de l’écrivain russe, témoignent de la radicalisation d’une partie de la gauche et de son attrait sans retenue vers les extrêmes. Sous prétexte d’impertinence et de refus du politiquement correct - un argument dont se sont aussi prévalus les défenseurs de Siné pour justifier ses provocations puisant dans les clichés antisémites – Mélenchon qualifie Soljenitsyne d’ "inepte rebouteux", d’ "inepte griot de l’anti-communisme officiel", de "baderne passéiste, absurde et pontifiante, machiste, homophobe", tout en délégitimant la révolte vendéenne de 1793. Ce faisant, il se place donc du côté du totalitarisme contre lequel Soljénitsyne a résisté, et de la Terreur qui a voulu exterminer une population. Cette gauche est en train de perdre pied.
Mélenchon se présente comme un esprit libre et insolent. Bravo! Mais il ne supporte pas d’avoir entendu le Prix Nobel de littérature critiquer la Révolution française. En l’occurrence, l’écrivain avait été invité en 1993 par Philippe de Villiers à commémorer le bicentenaire des guerres de Vendée. A cette occasion, l’ancien prisonnier du goulag, réfractaire à l’entreprise de décervelage de l’URSS, avait fait le lien entre la Terreur de 1793 (et son génocide vendéen annonciateur des crimes contre l’humanité du XX è siècle) et les totalitarismes communiste et nazi. Faut-il rappeler à Mélenchon que cette guerre, populaire et spontanée (les chouans tireront Charette de dessous son lit), fut d’abord celle de paysans contre une machine idéologique devenue folle au point de vouloir faire la révolution contre le peuple. Est-ce cela qu’osent critiquer nos "humanistes"?" (dans le blog d'Ivan Roufiol - le figaro)