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14 décembre 2005 3 14 /12 /décembre /2005 21:58

Le docteur Wettstein-Badour propose au ministre une démarche qui pourrait faire avancer les choses. "..Que peut donc faire le ministre dans ce contexte ? D'une part prendre une mesure immédiate et d'autre part favoriser un examen approfondi et serein de cette question.

1/ Une mesure immédiate. Prendre au mot le président du SNUipp-FSU Gilles Moindrot et donner formellement, à ceux des enseignants qui le demandent, la liberté d'utiliser des méthodes alphabétiques authentiques avec pour seule contrainte une obligation de résultats prouvés. Ceci constituerait pour eux la protection de leur liberté pédagogique face à certains inspecteurs.

2/ Favoriser un examen approfondi et serein. Dans l'esprit de la loi d'orientation sur l'école, il peut demander explicitement au Conseil supérieur de l'éducation, d'examiner la question de la pédagogie du langage écrit.

Pour que ce travail ait une chance d'aboutir sur des conclusions pertinentes, il est indispensable que le Conseil prenne en compte l'aspect pluridisciplinaire de cette question (sciences fondamentales, point de la connaissance et des expériences en France et à l'étranger, témoignages de praticiens, etc.) et ne se limite pas, comme ce fut le cas lors de la Conférence de consensus des 4 et 5 décembre 2003 sur le sujet, aux seuls spécialistes des " sciences de l'éducation " ou presque…

Pour ma part, j'estime qu'à une époque où nous avons la chance de disposer d'assez de données scientifiques pour comprendre comment le cerveau, organe qui génère toutes les possibilités d'apprentissage, accède à la langue écrite, il est surréaliste d'entendre développer des théories d'un autre âge en totale contradiction avec les certitudes qu'apportent aujourd'hui les neurosciences en ce domaine. Celles-ci permettent en effet de définir les principes à respecter pour que la presque totalité des enfants, qu'ils soient ou non dyslexiques, apprennent à lire et à comprendre ce qu'ils lisent.

Considérerait-on comme normal aujourd'hui de débattre de la manière dont il faut soigner un cancer en refusant les techniques actuelles d'exploration médicale (scanner, IRM, ..) pour dépister et contrôler les résultats obtenus et en utilisant des thérapeutiques vieilles de trente ans ? Un médecin qui agirait ainsi serait condamné pour avoir privé son patient de toutes ses chances de survie !

Pourquoi l'Éducation nationale refuserait-elle aux élèves les bénéfices de la science contemporaine pour optimiser leurs résultats ? ..."

 Ghislaine Wettstein-Badour est médecin, accompagnatrice d'enfants d'âge scolaire en difficulté. Dernier ouvrage paru :
Bien parler, bien lire, bien écrire – Donnez toutes leurs chances à vos enfants, Eyrolles, novembre 2005, 188 p., 13,30 € .

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